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Le recul des frontières de la vie est-il souhaitable ?

 

1. Comment vivre plus longtemps sans incapacité ?

    1.1. Les progrès de la médecine à l’origine de l’augmentation de l’espérance de vie.

    1.2. La médecine par les plantes une alternative à la médecine moderne ?

     1.3. L’hygiène de vie à adopter pour augmenter l’espérance de vie.

        1.3.1 L’alimentation

        1.3.2 Le poids

        1.3.3 L’activité physique

        1.3.4 La vie sociale

        1.3.5 L’hygiène

        1.3.6 Le suivi médical

        1.3.7 L’environnement extérieur

        1.3.8 Le mode de vie

2. L’acharnement thérapeutique, quand technique et éthique s'affronte.

    2.1.    Qu'est ce que l'acharnement en médecine

    2.2. Que cache l’acharnement thérapeutique ?

    2.3. L’évolution des conceptions

    2.4. Comment éviter l’acharnement thérapeutique

3. L’euthanasie, un choix difficile entre la vie et la mort

    3.1. Qu’est-ce que l’euthanasie ?

    3.2. Comment apparaît-elle au quotidien ?

    3.3. En quoi les soins palliatifs sont-ils une alternative à l’euthanasie ?

    3.4. Le débat sur l’euthanasie pousse à de nouvelles réformes

        3.4.1.   Pourquoi des réformes ?

        3.4.2.   La mise en place des réformes

 

 L’Homme est un être de désir mais s’il y a un désir qui c’est retrouvé à toute époque en tout lieu c’est le désir d’immortalité. L’Homme à peur de ma mort, et c’est pour cela qu’il a toujours essayé d’accroître sa vie. L’amélioration des conditions de vie à travers le temps où l’espace c’est suivie de l’augmentation de l’espérance de vie. Cela est notamment dû aux progrès de la médecine. Cette médecine a effectué ces progrès les plus spectaculaires au 20ème siècle avec le développement spectaculaire des nouvelles technologies. On est aujourd’hui capable de maintenir en vie une personne gravement atteinte pendant plusieurs années, de remplacer des organes vitaux par des appareils artificiels, de prévenir certaines maladies, on dispose d’un arsenal biochimique impressionnant.

Pour repousser les limites de la vie plusieurs points de vues s’affrontent aujourd’hui : ceux qui sont partisans d’une médecine plutôt douce c'est-à-dire une médecine surtout basée sur l’aromathérapie, l’homéopathie, une hygiène de vie saine et ceux qui sont pour utiliser toute la technologie nécessaire pour guérir même si celle là occasionne plus de désagrément que de confort pour le patient. Etant donné que l’on dispose de cette technologie nous nous devons de l’utiliser. Cette vision se confirme même sans l’accord du patient tant il est vrai que le médecin a le pouvoir décisionnel en ce qui concerne le choix des thérapeutiques à utiliser. Cela donne lieu à des pratiques abusives comme l’acharnement thérapeutique qui ôte au patient toute envie de vivre et le pousse à demander une mort provoquée qui est par ailleurs légalement interdite alors qu’il aurait pu mourir naturellement si l’on ne s’était pas acharné.

Nous nous devrons donc d’étudier ces différents points de vues pour répondre à la question repousser les limites de la vie est-il souhaitable ?

Nous verrons donc tout d’abord comment une médecine qualifiée de douce peut augmenter l’espérance de vie sans pour autant abaisser le confort du patient, ensuite nous verrons en quoi l’acharnement thérapeutique est une mauvaise solution pour prolonger la vie puis comment l’euthanasie écourte la vie pour préserver le confort et la dignité humaine.

1. Comment vivre plus longtemps sans incapacité ?

1.1 Les progrès de la médecine à l’origine de l’augmentation de l’espérance de vie.

 

Depuis les années 50, la médecine a connu  une avancée importante du fait des nombreuses découvertes et innovations faites au cours de ces dernières années. Ces progrès ont permis l’accroissement  de l’espérance de vie et la qualité de celle-ci. Ils ont également permis une évolution dans le domaine médicale pour améliorer la santé des patients. Cependant, d’après l’OMS (Organisation  Mondiale de la Santé) La santé ne se limite pas à  aux seuls soins médicaux  et définie celle-ci comme «  Un bien être physique, mental et social ». De ce fait les hôpitaux et la médecine en générale ont évolué d’une part dans l’accueil des patients et d’autre part dans les soins de ces derniers.

 

Tout d’abord, les hôpitaux ont amélioré l’accueil des patients  avec la création de salles communes permettant aux patients de conserver une vie sociale et donc de ne pas se renfermer sur eux-mêmes et sur leurs maladies.  De même des efforts ont été faits sur l’accueil de jeunes enfants avec l’accès pour ces derniers à des salles de jeux et à l’école afin de s’épanouir et de poursuivre leur scolarité au même titre que les enfants de leurs âges.  Nous pouvons également trouver à proximité des hôpitaux des logements pour héberger les familles d’enfants malades. Grâce à toutes ces innovations les malades quelque soit leur âge conservent une vie sociale et ainsi un bien être mental et social.

 

Ensuite, la médecine à fait d’important progrès en ce qui concerne le bien être physique des patients et ainsi prolonger leur espérance de vie.

En effet désormais  grâce au progrès réalisés en matière d’examens les médecins peuvent déceler toute les maladies dès leur apparition les soigner et suivre leurs évolutions.

Les progrès de la médecine quel qu’ils soient permettent ainsi  de faciliter :

-         La prévention avec la vaccination

-         Le diagnostic et le suivi de la maladie avec le scanner, l’IRM, l’échographie, la radiographie

-         Les soins avec les vaccins, les antibiotiques, la chimiothérapie, l’endoscopie

 

Car ils permettent d’observer le sang, l’urine, les organes et les tissus d’un être humain. De plus il y a également l’évolution de la microbiologie qui a permis l’étude de bactéries et de virus responsables de certaines maladies et de créer des antibiotiques capables de guérir ces maladies.

 

Ces progrès médicaux permettent de soigner plus de maladies et donc d’augmenter l’espérance de vie. Ils permettent également d’améliorer la qualité de vie des seniors grâce à des traitements préventifs ou curatifs capables soit d’empêcher une maladie, soit de la guérir ou encore de réduire ses symptômes pouvant être gênants.

Cependant certaines personnes préfèrent utiliser la médecine par les plantes dites « plus douce ». Mais cette médecine peut-elle au même titre que la médecine moderne augmenter l’espérance de vie.

 

1.2          La médecine par les plantes une alternative à la médecine moderne ?

 

De nos jours, de plus en plus de personnes ont recours aux méthodes naturelles et plus particulièrement à la phytothérapie c’est à dire médecine par les plantes pour soigner certaines pathologie ; car la phytothérapie est reconnue pour soigner et stimuler l’organisme ainsi que pour favoriser le bien être physique et mental. De plus, les plantes sont utilisées comme médicament car elles contiennent des molécules actives qui sont compatibles avec l’organisme humain et peuvent donc soigner certaines pathologies. C’est pourquoi la médecine ayant reconnu le bien fait de certaines plantes elle utilise près de 80% des substances actives contenues dans les plantes. Cependant, dans la médecine seul les principes actifs sont extraits et utilisés pour fabriquer des médicaments. Ce fut le cas par exemple en 1832 de l’acide salicylique précurseur chimique de l’aspirine qui est extrait du saule blanc.

De nos jours, de nombreuses personnes se servent des plantes pour soigner certaines pathologies bénignes.

Citons quelques exemples de plantes utilisées pour soigner certains troubles :

-         Pour soigner le mal de tête, plusieurs plantes peuvent être utilisées. Tout d’abord, le tilleul utilisé en tisane ou encore un mélange moitié essence de menthe moitié essence de lavande pour se frictionner les tempes.

-         Pour lutter contre une mauvaise digestion rien de tel que de consommer une tisane faite de menthe, de verveine, de centaurée, de charbon bénit, de mélisse et de sauge ou bien faire une cure de lait d’amandes, de céleri et de carottes.

-         Pour soigner une brûlure, appliquer sur celle-ci  de l’eau de vie de lys, ou une pommade composée de myrte, de thym, de gaïacol, d’eucalyptol, de baume de Pérou et de vaseline.

-         Pour lutter contre les maux de dents, il faut introduire dans l’oreille du coté de la douleur une boulette de persil broyer avec du gros sel, ou bien mâcher de la racine de Dentelaire, fraîche ou séchée en gardant le plus possible de suc dans la bouche.

 Tout ceci est inoffensif à condition d’utiliser des plantes que l’on connaît et avec circonspection.

Toutefois, les plantes peuvent soulager des états chroniques s’ils ne sont pas trop graves. De plus, il n’a jamais été prouvé qu’une personne se soignant uniquement par les plantes vivrait plus longtemps qu’une personne utilisant la médecine moderne. Cependant, pour vivre plus longtemps sans incapacité, il faudrait utiliser ces deux méthodes en parallèles c’est à dire la médecine douce, par les plantes pour des troubles bénins et la médecine moderne pour soigner des maladies plus graves.

 

1.3         L’hygiène de vie à adopter pour augmenter l’espérance de vie.

 

De nos jours, il est possible d’augmenter son espérance de vie en adoptant une hygiène de vie convenable. En effet  nous pouvons constater que de nombreux facteurs influent sur notre espérance de vie. Voici quelques conseils pour vivre le plus longtemps possible.

        

1.3.1 L’alimentation

 

L’alimentation est un facteur essentiel pour prolonger l’espérance de vie. Il est conseillé d’adopté une nourriture hypocalorique, en supprimant de notre alimentation les aliments lourds à digérer et en diminuant particulièrement la consommation de viande, graisses et produits laitiers car la consommation de ce type d’aliment favorise le développement des maladies inflammatoires, infectieuses, cardio-vasculaires et des cancers.

Les études montrent que le risque de maladie cardiaque et de certaines formes de cancer peut être réduit chez les personnes qui consomment cinq à dix portions de fruits et légumes par jour. Ces aliments aident à prévenir l’hypertension et l’hypercholestérolémie. Les fruits et légumes en particulier ceux qui sont vert foncé ou orange contiennent  des vitamines et des éléments nutritifs reconnus pour aider l’organisme à combattre les infections et certaines maladies.

 

1.3.2 Le poids

 

L’embonpoint et l’obésité accroissent les risques de maladies cardiaques, d’accident vasculaire cérébral, de diabète de type 2 et de certains cancers. Par exemple, une obésité entre 20et 30 ans peut écourter une vie de 13 ans soit une réduction de 22% de l’espérance de vie

 

1.3.3 L’activité physique

 

La pratique régulière d’activité physique ( au moins 30 minutes à la fois ) est une condition indispensable à, la longévité car elle aide à réduire le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. L’exercice fait également augmenter la concentration des hormones qui apportent une sensation de bien être. La pratique régulière d’activités physiques permet d’atteindre et de maintenir un poids santé.  L’activité physique peut être intégrer au quotidien en prenant l’escalier et non pas l’ascenseur ; faire une promenade.

 

1.3.4 La vie sociale

 

Le fait de rencontrer du monde d’être écouter, aider permet de conserver un bon morale, de doper son dynamisme de réduire le stress, prévenir la dépression et ainsi se sentir mieux.

 

1.3.5 L’hygiène

 

L’hygiène, est indispensable pour augmenter son espérance de vie car elle permet de lutter contre les bactéries responsables de certaines maladies.

 

1.3.6 Le suivi médical

 

Le suivi médical est essentiel pour vivre plus longtemps. En effet, il est nécessaire de consulter son  médecin de famille au moins une fois par an  et plus particulièrement en cas d’antécédents.

Il est également nécessaire de préserver son capital dentaire.

 

 

1.3.7 L’environnement extérieur

 

Les facteurs environnementaux influent sur la santé et peuvent accroître les risques de certaines maladies. Les polluants de l’air et de l’eau peuvent provoquer le cancer et accélérer le processus de vieillissement. De ce fait il faut privilégier la campagne et la ville et consommer  une eau potable car l’eau représente l’un des principaux vecteurs de contamination. Il est prouvé que les pays ayant accès à l’eau potable on une espérance de vie plus grande que les pays privés d’eau potable.

1.3.8 Le mode de vie

 

Le mode de vie comprend  la consommation d’alcool, le tabac et le stress qui sont tous trois des facteurs responsables de l’augmentation responsable de l’espérance de vie.

Tout d’abord, la consommation excessive d’alcool accroît le risque de maladie cardiaque, d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles du foie et de certaines formes de cancer. Cependant, selon certaines études, la consommation modérée d’alcool aiderait à réduire le risque de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. De ce fait vous pouvez boire de l’alcool mais avec modération.

Ensuite, le stress contribuerait à l’apparition de maladies cardiaques d’accidents vasculaires cérébraux de dépression d’anxiété et autres troubles de la santé. En général les personnes très stressées sont tendues ou inquiètes et souffrent de maux de tête ou de problèmes digestifs. Selon certaines études le stress quotidiens à long terme affaiblit le système immunitaire ce qui rend vulnérable aux infections. Le stress peut cependant être maîtrisé en adoptant un choix de vie saine. De plus, il faut également rire car le rire aiderait à réduire la tension artérielle et à atténuer certains autres effets néfastes du stress.

Enfin, le tabac accroît le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, de certaines formes de cancer, de maladies respiratoires et d’emphysème. De plus, les produits chimiques présents dans les cigarettes affaiblissent le système immunitaire et ont des effets nocifs sur les personnes exposées à la fumée secondaire. De ce fait si vous ne fumer pas et si personne dans votre entourage ne fume vous verrez votre espérance de vie augmenter.

 

 

Tous ces facteurs sont à l’origine de l’augmentation ou de la réduction de l’espérance de vie. Pour conclure nous pouvons dire que pour vivre le plus longtemps possible il faut :

-         Manger équilibré et hypocalorique.

-         Conserver un poids santé c’est à dire ne pas être obèse.

-         Faire du sport.

-         Eviter la solitude.

-         Avoir un suivi médical.

-         Ne pas trop être exposé à la pollution.

-         Avoir un mode vie sain c’est à dire sans tabac, avec une consommation d’alcool raisonnable et ne pas être stressé.

-          

 

2. L’acharnement thérapeutique, quand technique et éthique s'affronte.

 

La médecine a fait d'énorme progrès ces dernières années, les nouvelles technologies ont permis de repousser les limites de la vie encore et encore. On peut guérir de plus en plus de maladies; néanmoins l'inéluctable mort paisible s’est peu à peu opposée à la prolongation de la vie coûte que coûte, au prix d'interventions sans merci et de souffrances terribles. Les traitements consistant à préparer la mort se sont peu à peu substitués à un traitement qualifié d'acharné. Ce témoignage recueilli sur un forum d'Internet illustre bien l'ACHARNEMENT THERAPEUTIQUE.

« Ma petite mère âgée de 69 ans a été victime d'une rupture d'anévrisme le lundi 19 mai a 17h30 sur une plage en Corse.Elle a été hospitalisée a Ajaccio où le médecin par téléphone(j'habite en Normandie) m'a donné peu d'espoirs, il y avait une grosse hémorragie,il m'a dit qu'il contactait le service de neurochirurgie de La Timone à Marseille pour savoir si cela valait le coup de tenter "un geste thérapeutique".


J'ai demandé que l'on ne s'acharne pas sur elle et qu'on la laisse partir doucement.
Le médecin m'a rappelé vers 22h pour me dire que ma mère serait transférée dans la nuit à Marseille pour qu'on l’embolise (opération consistant a boucher la rupture)
Elle a été opérée le mardi 20 mai dans l'après midi. Une prouesse médicale parait-il!
Elle est resté 3 semaines dans le coma, a fait des vaso-spasmes, j'ai encore une fois demandé qu'on lui fiche la paix qu'elle meure tout doucement...je me suis faite incendier ! Bref, après des mois d'hôpital, 6 mois en rééducation neurologique, et toutes les complications médicales que je vous épargne, elle est aujourd'hui en maison de retraite, handicapée moteur et cérébral, elle pleure sans cesse car elle se rend compte de son état et demande la mort.

 
Si j'en avais le courage et le droit je mettrai terme à ses souffrances et a sa pauvre vie.
Cette histoire est horrible, merci messieurs les médecins vous avez réalisé une prouesse!!!
Ils savaient tous depuis le départ qu'elle aurait de grosses séquelles mais il fallait la sauver absolument.

Mais pour quelle sorte de vie!


Ma mère (que j'aime de tout mon coeur, même si je peux paraître dure) était une femme très active, qui ne savait pas rester une minute sans rien faire, qui s'occupait d'associations etc...est maintenant une pauvre plante immobile dans une chaise roulante. Si encore elle avait sa tête...nous pourrions discuter elle
pourrait lire enfin vivre quoi mais là elle est en état végétatif car sa tête est vide et tourmentée.

 

Merci de me lire, cela ne changera rien mais je voulais témoigner au nom de maman et dénoncer les excès de la médecine qui, au nom de je ne sais qu'elle éthique morale, doit sauver la vie à tout prix »

Vous me direz que ceci est inacceptable et pourtant ceci est la dure réalité de nos hôpitaux. Mais avant de critiquer, essayons de mieux comprendre ce nouveau problème de société qu'est l'acharnement thérapeutique.

2.1.    Qu'est ce que l'acharnement en médecine

Plusieurs définitions de l'acharnement thérapeutique ont été recueillies auprès de médecins et d’infirmières ; toutes sont différentes et pourtant toutes reflètent bien le même sentiment. Nous vous les proposons ici telles que nous les avons recueillies :

*      La mise en place de moyens thérapeutiques dont l’efficacité sera nettement insuffisante par rapport aux contraintes et l’inconfort qu’ils vont ou qu’ils risquent d’occasionner pour le patient.

*      C’est continuer à s’acharner médicalement sur un patient alors que son organisme ne peut plus supporter, les traitements, et que celui-ci a tout simplement perdu l’envie de vivre.

*      Aller au-delà de ce qu’il est admis dans le traitement des maladies en sachant que le résultat sera nul.

*      Le fait d’utiliser des moyens thérapeutiques disproportionnés pour prolonger la vie d’un patient.

*      L’acharnement thérapeutique ou activisme médical est une ardeur opiniâtre dans la lutte, la poursuite, l’effort d’un traitement, d’une intervention. Il est opposé en médecine à l’abandon ou au renoncement.

Je définirais donc l’acharnement thérapeutique, en m’appuyant sur ces définitions, comme l’utilisation de moyens thérapeutiques disproportionnés pour prolonger  la vie d’un patient au dépend de sa volonté et de la dignité de l’être humain de vivre en toute possession de ses moyens, allant jusqu’à le dépouiller de sa paix intérieure.

Cet acharnement est parfois aussi qualifié de moral par ce qu’il consiste à opposer indûment, à un malade en phase terminal, demandant l’euthanasie, une philosophie et une démarche médicale qui ne respectent pas ces dernières volontés. De plus ces moyens thérapeutiques mis en cause sont souvent techniques, mécaniques ou artificiels, destinés à soutenir, restaurer ou suppléer des fonctions vitales et s’oppose donc par là à la nature de l’homme en dépassant les limites du corps humain. En effet l’homme est un être empli de désirs ayant également des besoins. Mais alors quelqu’un ne pouvant plus assouvir ses désirs tels que communiquer avec son entourage ou tous les petits plaisirs quotidiens qui ne sont à première vue pas indispensables mais qui par le bonheur qu’ils apportent tous ensembles ont une importance capitale dans la vie d’un homme, cet homme peut-il vivre heureux et dans la dignité de l’être humain. A plus forte raison celui qui ne peut plus assouvir des besoins naturels tels que manger ou boire, que l’on doit alimenter par gastrotomie peut-il encore vivre dans la dignité ? En effet l’homme est libre mais celui qui ne plus assouvir ses besoins ou satisfaire ses désirs est alors dépendant d’autrui et en perd donc sa liberté, sa dignité.

 

On considère que l’acharnement thérapeutique commence dès que le rapport des bénéfices de la thérapeutique sur les effets secondaires, tant au niveau physique que psychologique, est disproportionné ; dès que l’on pratique des interventions sur le patient dont on sait qu’elles ne permettront très probablement pas la survie de celui-ci ; dès que s’arrête le libre arbitre du patient. L’acharnement thérapeutique commence dès lors que l’on peut affirmer avec suffisamment de recul et d’arguments que l’on se trouve face à un patient en fin de vie.

 

Quelle que soit la définition que l’on donne  de l’acharnement thérapeutique une chose est sûre, bien que le patient soit très rarement à l’origine de l’acharnement thérapeutique, dans le cas de refus de la mort par exemple, c’est toujours lui qui en est la victime.

Il apparaît que la famille peut parfois demander que l’on sauve un proche à tout prix, comportement égoïste par le fait qu’elle se soucie ainsi plus du manque que va lui occasionner la perte de cet individu, que de la souffrance que va devoir supporter le patient à cause de la lourdeur des traitements visant à prolonger la vie. Nous insisterons bien sur le mot prolonger tant il est vrai que ces traitements ne font souvent que prolonger la vie de quelques mois ou quelque années ; même si la prolongation de la vie peut paraître déjà une victoire de la médecine il faut cependant prendre en compte la gêne occasionnée tant au niveau physique (appareils respiratoires, trithérapie, handicap moteur, etc..) que mentaux, en effets les patients ne réagirons pas de tous de la même façon devant la mort, devant un lourd handicap, sans compter ceux qui resterons dans un état végétatif.

Le thérapeute semble donc être celui le plus à même de s’ « acharner » sur un patient puisqu’il est celui à qui incombe la responsabilité de prendre la dernière décision, avec conseil éventuel de la famille, concernant le choix des thérapeutiques qui seront mises en œuvres sur le patient.

 

L’acharnement thérapeutique à des conséquences désastreuses tant pour le patient qui aura eu à endurer des souffrances, qui aura été contraint de changer toute ses habitudes de vie pour pouvoir poursuivre le traitement (radiothérapie, chimiothérapie, trithérapie, etc...), qui se verra la plupart du temps diminué physiquement et brisé psychologiquement, et dont la vie sera désormais basée sur un hypothétique futur, que pour la famille traumatisée de ne rien pouvoir faire pour apaiser la douleur du malade et essayant maladroitement de préparer et le malade et eux-mêmes à une fin prochaine de l’être qu’ils chérissent.

Ce graphique illustre bien que dans la grande majorité des cas l’acharnement thérapeutique est une mauvaise solution aboutissant toujours à un résultat décevant.

 

Néanmoins le coût moral bien qu’il soit évidemment le plus important au niveau éthique n’est pas le seul et il ne faut pas oublier dans cette période de réforme de la sécurité sociale le coût matériel qu’occasionne l’acharnement thérapeutique pour la société. En effet les thérapeutiques misent en œuvres dans l’acharnement thérapeutique sont souvent lourdes et très coûteuses.

 

2.2. Que cache l’acharnement thérapeutique ?

 

Nous pouvons affirmer qu’une des origines de l’acharnement thérapeutique est le refus de la mort et la conscience professionnelle de l’équipe médicale. Cette conscience professionnelle est dictée chez le médecin par son éthique qui est de « sauver la vie à tout prix ». Cette affirmation est surtout vérifiée dans l’urgence où le médecin n’a pas le temps ni les moyens d’apprécier le pronostic.

Il est aussi vrai qu’une équipe médicale qui aura dépensé beaucoup d’effort pour sauver une vie et qui quand elle touche au but se retrouve face à une complication aiguë et inattendue qui met en échec tous les soins antérieurs aura alors du mal à renoncer à faire tout les effort possibles pour sauver cette personne même si le pronostic est très réservé ; moment héroïque entre la poursuite de l’effort et la reconnaissance toute aussi héroïque de la nécessité de s’abstenir pour le bien du patient.

 

L’acharnement thérapeutique peut-être le fait d’une erreur morale du médecin ; en effet si le médecin choisi la thérapeutique à employer dans une perspective téléologique il ne se préoccupera que des conséquences que son acte va entraîner, les conséquences souhaitées étant bien sûr le bonheur du patient il choisira donc de poursuivre les soins uniquement si il sait que son patient à des chances de s’en sortir et de poursuivre une vie digne, sinon il s’abstiendra. Si les conséquences pour le patient ne sont pas celles souhaitée le médecin aura alors commis une erreur d’appréciation. Il en est de même si le médecin s’emploie dans une perspective déontologique où prime l’intention, le médecin aura alors le devoir moral d’assurer une vie, ou une mort dans les pires des cas,  digne au patient. Un échec serait là aussi la cause d’une erreur d’appréciation.

 

L’extraordinaire progression technologique de ses dernières années  est aussi un facteur important de la recrudescence des cas d’acharnement thérapeutique. Puisque cette technologie est disponible  pourquoi s’en priver ; de plus l’abstention de dispenser des soins à une personne en danger alors que ces soins sont réalisables ne constitue t-elle pas en soi un crime de non assistance à personne en danger. Dans tous  les cas le recours à la technologie médicale disponible est plus facile à accepter, plus facile à justifier que le renoncement thérapeutique qui nous renvoie à notre propre finitude au caractère éphémère de l’être humain.

 

En effet cette volonté de soigner à tout prix est au service d’une seule valeur : la durée de la vie. L’homme a de tout temps désiré l’immortalité et ne pouvant l’obtenir il se contente de prolonger la vie le plus possible ; la durée au détriment de la qualité. En effet la vie humaine étant sacrée, il importe de la prolonger le plus possible fut-ce au dépend du confort, de la liberté et de la dignité du patient. 

Une question se pose alors : la vie vaut-elle d’être vécue si on a perdu dignité, liberté et confort. C’est le statut même de l’être humain qui est ainsi remis en cause.

 

L’acharnement thérapeutique déclanché par la famille ou le patient, cache lui une réalité difficile a accepter : le refus de l’inévitable ; la peur de la mort joint à l’instinct de conservation. Ce refus de la mort est d’autant plus marqué que le patient est jeune. En effet quelqu’un qui a peu vécu se sentira frustré à l’approche de la mort, il ne s’y attendait pas si tôt, n’a pas eu le temps de s’y préparer, sans compter toute les choses qu’il aurait voulu faire qu’il n’a pas eu le temps d’accomplir. A quoi servirait-il de passer 20 ans à étudier en vue de faire le métier de ses rêves si  on doit mourir à 25 ans. C’est dans ce cas que la famille, voire même le patient peut pousser le médecin à faire tout ce qui est cliniquement possible pour sauver cette jeune vie. Néanmoins cette situation est moins présente dans le cas d’une maladie grave évolutive, ou d’une maladie congénitale qui réduit considérablement l’espérance de vie du patient.

La question se pose moins dans le cas d’une personne âgée ayant déjà pleinement profitée de sa vie, une personne âgée aura eu le temps de préparer sa mort. Une étude a en effet montré que c’est entre 30 et 40 ans que se fait la mutation de l’acceptation de la mort. Le sentiment d’injustice se manifeste alors moins que chez un jeune.

Un autre cas est à distinguer, celui d’une personne ayant fait plusieurs tentatives de suicides. En effet deux situations se présentent au médecin :

*      S’il s’agit d’un véritable désir de mourir il peut paraître difficile de mettre tous les moyens en œuvre pour sauver une personne qui réitérera probablement sa tentative dans un futur proche ;

*      Néanmoins, le plus souvent la tentative de suicide n’est qu’un appel au secours, dans ce cas là il faut comme dans tous les autres cas apprécier le pronostic, puis après une éventuelle guérison avoir une véritable écoute du patient pour viser à plus long terme la réinsertion dans la société.

 

Cependant il faut faire bien attention car ce type de distinction fait apparaître une valeur de la vie selon les individus, or si l’on se réfère à la déclaration des droits de l’homme, ceux-ci naissent et demeurent libre et égaux en droits, cela excluant toutes distinctions. Il faudrait donc soigner tout le monde de la même façon.

 

Un autre problème est également soulevé par l’acharnement thérapeutique, le refus de traitement. Mais pas un refus de traitement dans le cas où le patient veut partir en paix mais plutôt dans le cas où une personne refuse un acte thérapeutique soit parce qu’il n’a pas confiance en la capacité du médecin d’exercer son art soit parce que ses convictions religieuses, philosophiques ou coutumières le lui interdisent. Sans juger ses convictions comment peut-on convaincre un patient qui refuse tout traitement. Faut-il lui imposer le traitement, renvoyer le patient ou négocier avec lui ?

Dans le cas où le médecin impose une thérapeutique à un patient en danger de mort contre sa volonté ; comme par exemple faire une transfusion de sang à un témoin de Jéhovah qui fait une hémorragie. Peut-on ici parler d’acharnement thérapeutique si la thérapeutique utilisée a de fortes chances de sauver le patient ? A priori non, mais si le patient juge qu’enfreindre ses convictions intimes ne lui permettra plus de vivre dans une paix intérieure, dans la dignité, en est-il de même ? Un paradoxe se pose alors. On doit considérer que le patient est en état de décider ce qui est le mieux pour lui sinon cela reviendrait à renier ses convictions. Donc si on s’accorde à dire que le patient doit avoir la place centrale dans la décision des thérapeutiques utilisées, et qu’on lui impose indûment une thérapeutique, on sombrerait alors dans l’acharnement thérapeutique. Choix difficile pour le médecin qui se sent alors impuissant face à la volonté de son patient. 

 

2.3. L’évolution des conceptions

 

L’acharnement thérapeutique n’est pas une chose ancienne. En effet il est une conséquence directe de l’engouement provoqué par les progrès technologiques. Ainsi il était tellement merveilleux de pouvoir utiliser ces nouvelles technologies qu’à chaque occasion on en profitait pour les mettre en application. Cet engouement a heureusement été stoppé par les éthiciens qui ont enfin tirés la sonnette d’alarme. Voila pourquoi le philosophe allemand H.Jonas (1903-1993) exprime la nécessité d’une éthique liée à la technique sans quoi elle deviendrait une menace pour le genre humain (cf. arme de destruction massive, etc…) même s’il ne faut pas perdre de vue que la technique représente le plus souvent un objet ni doué de conscience ni de morale et donc dirigé par la main de l’homme.

Cet engouement pour les nouvelles technologies lié à un paternalisme médical a été pendant longtemps la redoutable arme de l’acharnement thérapeutique. En effet il ne faut pas oublier qu’il y a quelques années le patient ne participait même pas aux décisions de vie ou de mort le concernant, et le médecin seul décidait de se qui convenait le mieux à leurs patients. De plus lorsque ceux-ci tentaient de s’opposer à l’éthique du médecin qui consiste à sauver la vie à tout prix il se heurtaient à une résistance ferme et efficace.

Heureusement ces conceptions ont évolué tout comme la mentalité des médecins. Maintenant lorsque on pose la question « doit-on sauver la vie à tout prix ?» à des médecins ceux-ci répondent généralement non, pas à tout prix.

 

Le problème de l'acharnement thérapeutique se situe surtout aujourd’hui dans les services de réanimation, en effet « depuis environ une vingtaine d’années les spécialistes arrivent à prolonger quasi indéfiniment tout le monde » expliquait le professeur François Lemaire (chef en service de réanimation médicale à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil) d’où la sempiternelle question : Faut-il puisqu’on sait le faire, maintenir en vie des patient qui ne guériront jamais ?

Aujourd’hui le problème de l'acharnement thérapeutique est mis en relation avec celui de l’arrêt des soins. En effet un médecin qui arrêtait les soins pouvait être poursuivi pour euthanasie passive, alors qu’il apparaît plutôt que l’arrêt des soins soit l’inverse de l'acharnement thérapeutique. Voilà pourquoi un projet de loi vise à protéger aujourd’hui les malades de l'acharnement thérapeutique et les médecins du risque judiciaire qui découlerait de la décision d’arrêter les soins.

Cette décision du médecin d’arrêter les soins a aussi évoluée : ainsi si il y a une vingtaine d’années le médecin décidait d’arrêter les soins, il le faisait tout seul, la nuit sans prévenir personne, aujourd'hui ceci relève d’une décision prise de concert avec la famille. Néanmoins l’arrêt des soins ne doit jamais être un abandon du patient mais un passage de thérapeutiques curatives vers des thérapeutiques plus palliatives afin d’améliorer le confort du patient pour qu’il puisse glisser vers la mort dans des conditions qui n’aliènent pas sa conscience.

Ce projet de loi n’est que la suite logique d’un débat ouvert il y a quelques années déjà. En effet déjà une loi édictée le 9 juin 1999 garantissait au patient le droit de s’opposer à toute thérapeutique, et cela pour donner des limites à un acharnement thérapeutique non désiré. Cette loi donnait aussi le droit à tout malade aux soins palliatifs à domicile ou à l’hôpital mais néanmoins il n’autorisait pas la décision active d’abréger sa vie.

Ce débat modifie quelque peu l’éthique du médecin qui de la prolongation de la vie à tout prix glisse vers une tendance qui s’orienterait plus vers une éthique basée sur la dignité et la qualité de la vie telle qu’elles sont définies par les patients plutôt que sur la durée de la vie considérée comme une valeur absolue.

Ainsi les concepts utilisés dans ce débat sont les suivants :

*      Mourir dans la dignité :

La valeur de la vie doit être définie par le patient lui même car la vie biologique n’est pas forcément la meilleure qui soit.

L’acte de mourir doit se vivre dans des conditions qui n’aliènent pas la conscience, de façon à ce que le mourant puisse s’y préparer, c'est-à-dire sans douleur et dans un environnement qui n’entrave pas la communication entre le mourant et ceux qui lui tiennent le plus à cœur.

*      La futilité :

La question fondamentale est de savoir si l’intervention bénéficiera au patient.

*      La proportionnalité :

Les traitements de prolongation de la vie sont contre-indiqués lorsqu’ils causent plus de souffrances qu’ils n’apportent de bienfaits, si le rapport bénéfice d’une thérapeutique sur les effets secondaires néfastes occasionnés est disproportionné.

 

On assiste donc ici à un débat fondé sur la déontologie, l’éthique de la personne humaine. Ainsi en Belgique L’article 96 du code de déontologie stipule que lorsqu’un malade se trouve dans la phase terminale de sa vie, tout en ayant gardé un certain état de conscience, le médecin lui doit toute assistance morale et médicale dans le but de soulager ses souffrances morales et physiques et de préserver sa dignité. Lorsque le malade est définitivement inconscient le médecin doit se limiter à ne lui prodiguer que des soins de confort.

 

On assiste donc depuis plusieurs années à une prise de conscience du manque d’éthique dans le milieu médical et à un changement de statut du patient comme du médecin, ce dernier se préoccupant plus du premier comme d’un être humain et non plus comme un client. La relation patient médecin est aujourd’hui beaucoup plus basée sur le dialogue, l’acceptation des opinions de chacun.

 

2.4. Comment éviter l’acharnement thérapeutique 

 

Comment éviter l’acharnement thérapeutique ? Bonne question mais quand tant de problèmes ont été soulevés peut-on mettre en évidence une solution unique, à priori non.

Une phrase du serment d’Hippocrate mérite d’être mise en évidence tant elle paraît être la solution : « Dans toute la mesure de mes forces et de mes connaissances, je conseillerais aux malades le régime de vie capable de les soulager et j’écarterais d’eux tout ce qui peut leur être contraire ou nuisible » (Serment d’Hippocrate, traduction de Littré).

Même si le strict respect du serment d’Hippocrate devrait suffire à éviter l’acharnement thérapeutique le médecin doit cependant se montrer soignant et homme, il ne doit pas s’enfermer dans son souci de sauver la vie à tout prix et doit plutôt faire preuve d’humanité, de bon sens et d’une satisfaction du travail bien fait très aiguë.

Il faut à tout prix détourner l’acharnement thérapeutique vers des soins palliatifs et un accompagnement moral permettant au patient en fin de vie d’accepter sa situation, d’accepter la mort. Un des rôles du médecin doit être de faire accepter la mort lorsque le patient a atteint ses limites. Néanmoins il doit d’abord pour cela accepter lui même la mort de son patient et ne plus ressentir cela comme un échec sauf si bien sûr elle est la suite d’une erreur médicale. 

 

Il faut pour éviter à un malade de le soumettre à un traitement inutile à ses yeux lui accorder la place centrale dans le processus décisionnel. Il faut donc admettre la possibilité de répondre différemment aux demandes de deux malades présentant les mêmes souffrances. Il faut donc pour cela ouvrir une relation de confiance et de franchise entre le patient et le soignant basée avant tout sur l’information et la délibération. Cette délibération doit s’effectuer avec le patient au sens large c'est-à-dire incluant aussi la famille. Ils doivent tous décider de concert si on continue un traitement ou si on passe à des soins palliatifs.

 

Nous avons déjà parler du projet de loi visant à entériner l’acharnement thérapeutique  néanmoins les praticiens s’accordent à dire qu’il ne suffit pas de faire une loi tant les décisions doivent s’effectuer au cas par cas. En effet la médecine n’est pas une science dans la mesure où on ne peut rien prévoir, qu’elle n’est pas exacte ; la médecine serait plutôt définie comme un art ; il parait donc difficile de faire une loi générale pour des situations jamais identiques. Néanmoins ces lois peuvent toujours servir d’encadrement à l’acharnement thérapeutique de manière à éviter les dérives telles que le renoncement qui consisterait à abandonner le patient et n’apporterait aucune amélioration à sa condition.

 

La solution qui se présenterait alors serait d’étudier chaque patient au cas par cas et de faire preuve de bon sens en se posant trois questions :

*      L’acte envisagé, qu’il soit diagnostique ou thérapeutique, est-il nécessaire ? Va-t-il améliorer la santé du patient ?

*      Est-il indispensable ? Sa non réalisation aura-t-elle des conséquences dommageables pour le patient.

*      Quels seront les effets secondaires négatifs ? Le malade est guéri mais au prix d’un inconfort de vie ou de trouble de toute sorte.

 

 

 

Ce schéma représente bien la dimension que doit prendre le traitement des maladies incurables : Tous les acteurs concentrés autour du patient auquel on accorde une place centrale en lui permettant d’avoir un confort de vie passant par le traitement de la douleur, l’hygiène, l’esthétisme des lieux, la stimulation sensorielle, l’alimentation et bien sûr la tranquillité.


 

 

 

Nous pouvons donc conclure que même s’il est vrai que l’on peut prolonger aujourd’hui la vie d’une personne qui est condamnée, les moyens utilisés apportent plus de désagrément que de bien être et vont à l’encontre de la dignité humaine pour des patients qui vont jusqu’à ne même plus être conscient de leur état. L’idéal serait que tout le monde, du patient au médecin aille vers une acceptation de la mort, mort qui serait dans certains cas où la vie a perdu tout son sens (perte de la conscience, de la dignité) un soulagement. Cette acceptation de la mort ne peut passer que par un dialogue entre le patient et le médecin où se dernier perdrait véritablement en considération les intérêt de son patient. Epicure déjà prônait une acceptation de la mort quand il disait « il ne faut pas craindre la mort puisque quand nous sommes en vie, nous ne ressentons pas la mort et quand nous sommes mort, nous ne la ressentons point non plus puisque la mort est la perte de toute sensation ».

Je pense donc qu’il ne faut tout faire pour éviter l’acharnement thérapeutique, car la vie biologique n’est pas forcément la plus élevée qui soit. Pourquoi vivre quand tout n’est que souffrance, ou perte de sensibilité, ou même perte de conscience. C’est pourquoi certaines personnes qui pensent comme moi sont pour l’Euthanasie.

 

3. L’euthanasie, un choix difficile entre la vie et la mort

 

3.1. Qu’est-ce que l’euthanasie ?

 

L’euthanasie se réfère à l’acte qui consiste à abréger la vie d’une personne atteinte d’une maladie incurable afin de lui épargner des souffrances devenues intolérables.

Mais aujourd’hui, on distingue plusieurs types d’Euthanasie :

- l’euthanasie active qui implique un acte volontaire commis par un tiers de sa propre initiative ou à la demande du malade.

- l’euthanasie passive qui consiste simplement dans l’omission de thérapeutique qui aurait pu prolonger la vie du malade.

- l’euthanasie indirecte (terme très peu souvent employé) pour désigner un acte thérapeutique employé volontairement en dépit des risques très importants qu’il présente en égard au diagnostic vital.

En France, l’euthanasie est formellement interdite elle est considérée comme un meurtre devant la loi. Pourtant, certains médecins et infirmières ne considèrent pas cet acte comme un crime quand la médecine ne peut plus rien faire. En effet, ces derniers donnent d’autres définitions de l’euthanasie :

-“L’euthanasie, c’est avancer de quelques minutes, de quelques heures la mort d’un patient afin qu’il ne souffre plus. Sa mort est alors envisagée comme une délivrance pour sa famille et toute l’équipe soignante”

-“Pouvoir laisser le choix à une personne de partir dignement, sans souffrance physique”

-“Aider une personne à finir ses jours dans la dignité et la sérénité”

Pour tous, l’euthanasie reste un acte qui consiste à abréger la vie d’une personne souffrant d’une maladie incurable, elle est donc envisagée comme une délivrance pour la personne.

En France, la pratique de l’euthanasie est sévèrement punie. Pourtant, celle-ci apparaît quotidiennement.

 

3.2.    Comment apparaît-elle au quotidien ?

 

Le cas d’euthanasie le plus connu actuellement est le cas de Vincent Humbert, tétraplégique, aveugle et muet de 22 ans que sa mère et un réanimateur, le docteur Chaussoy, ont aidé à mourir. Cela faisait déjà plusieurs années que Vincent Humbert demandait la mort, il avait même écrit au Président de la République pour qu’il lui accorde le droit de mourir qui lui sera refusé. C’est alors que sa mère avec l’aide du docteur Chaussoy a décidé de lui administrer des substances toxiques (penthiobarbital de sodium) dans le but de le faire mourir mais surtout pour arrêter les souffrances qu’il ressentait jour après jour. Ces deux personnes ont été convoquées chez le juge mais aucune poursuite judiciaire n’a été mise en place jusqu’à aujourd’hui.

De plus, 10000 appareils permettant la survie des malades dans le coma sont débranchés par an, en France avec l’accord de la famille ; c’est ce qu’affirme le ministre de la santé Philippe Douste-Blazy. Tous ces actes sont considérés comme des cas d’euthanasie et sont donc répréhensibles aux yeux de la loi. Seulement, les médecins et infirmières se retrouvent démunis face à la douleur des malades : “Faut-il continuer le traitement au risque de le faire encore plus souffrir ?” ou “Faut-il tout arrêter au risque de le tuer ?”, “Sur le plan éthique, que faut-il faire ?”

Enfin il se développe aujourd’hui dans notre pays de nouveaux soins pour empêcher le malade de souffrir : les soins palliatifs.

 

3.3.    En quoi les soins palliatifs sont-ils une alternative à l’euthanasie ?

 

Les soins palliatifs ont été crée en 1987 par le docteur Abiven. Il a été le premier en Europe occidentale à avoir montré ce qu’il est possible de faire quand il n’y a plus rien à faire, c’est à dire quand la médecine ne peut plus guérir ses malades. Ces soins sont actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade ainsi qu’à soutenir son entourage. Finalement, les soins palliatifs consistent à arrêter les traitements thérapeutiques et à donner des traitements que pour la douleur comme la morphine par exemple. Seulement, dans certains cas, l’arrêt de traitements thérapeutique et les antidouleurs peuvent entraîner la mort. Ceci est donc une forme d’euthanasie puisqu’on va abréger la vie de la personne malade mais c’est tout de même autorisé.

Souvent, dans les hôpitaux, les malades demandent la mort parce qu’ils souffrent mais au fond d’eux-mêmes, ils n’ont pas toujours vraiment envie de mourir. Dans ces cas-là, les soins palliatifs sont vraiment appropriés puisque la personne ne souffrira plus et si elle meurt alors elle sera partie dans la dignité.

Dans tout les cas, les soins palliatifs s’adressent à des personnes en phase terminale. Si on arrête les traitements thérapeutiques alors elles mourront. On peut donc voir ici une forme d’hypocrisie : on interdit l’euthanasie qui consiste à aider la personne à mourir alors qu’on autorise les soins palliatifs qui risquent d’abréger la vie de la personne. Mais pour ces derniers on laisse faire “la nature”sans que la personne souffre, ce qui est plus morale.

On peut donc considérer les soins palliatifs comme une alternative à l’euthanasie.

Seulement, ceux-ci coûtent beaucoup d’argent car ils nécessitent une équipe spécialisée mais aussi des antidouleurs dont le coût est assez élevé. C’est pour cela que peu de personnes ont bénéficié de ces soins. Il est donc nécessaire de faire des réformes sur l’euthanasie.

 

3.4.    Le débat sur l’euthanasie pousse à de nouvelles réformes

 

3.4.1.           Pourquoi des réformes ?

 

La médecine est un art et n’est donc pas une science exacte. Or un art, on le juge de par son efficacité et sa conformité par rapport à la morale. Or, on peut considérer la médecine comme une technique qui vient du grec technè qui signifie savoir-faire. La technique ici est efficace puisqu’on peut garder des personnes en vie longtemps grâce au progrès de la médecine (voir partie 1). Une personne peut également vivre même s’il y a eu mort cérébral, seul son cœur fonctionne mais elle vit. D’autres sont maintenues en vie au prix de grandes douleurs mais là encore elles vivent. La technique apparaît donc comme une “bonne chose”, elle permet l’allongement de l’espérance de vie. Mais d’un point de vue éthique l’est-elle toujours ?

En effet, tous ces malades dont seul le cœur marche encore, est-il vraiment nécessaire de les garder en vie ? Je ne pense pas car, comme il y a eu mort cérébral, jamais ils ne revivront. De même, les patients atteints d’une maladie incurable et que l’on maintient en vie grâce à des machines ne sont plus libres, ils en sont dépendants, ils ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent et perdent donc leur dignité humaine : ils sont réduits à l’état d’esclave, esclave de ces machines.

Enfin on peut considérer que choisir SA mort est un droit et que la refuser serait une atteinte à la liberté. En effet, chacun est libre de mourir quand il veut et de la façon qu’il veut. Mais les personnes qui demandent la mort sont-elles toujours aptes à prendre des décisions comme celle-ci ? Pas toujours, c’est pour cela qu’il est nécessaire de juger de l’aptitude de la personne à raisonner avant de prendre une quelconque décision.

Finalement, on peut voir que la technique n’est pas toujours éthique car elle peut supprimer la dignité d’une personne ainsi que sa liberté. Il est donc nécessaire de faire des réformes sur l’euthanasie, ne peut être pas la dépénaliser puisqu’il pourrait y avoir des excès : des personnes euthanasiées alors qu’elles ne le voulaient pas. Mais je pense qu’il faudrait surtout développer les soins palliatifs, c’est ce qu’il me semble avoir le plus d’importance pour les personnes malades.

3.4.2.           La mise en place des réformes

 

Le mardi 30 novembre 2004, une loi permettant de “laisser mourir” est acceptée à l’Assemblée Nationale. En effet, grâce à l’affaire Humbert, plusieurs réformes ont été mises en place. Tout d’abord, ils refusent l’acharnement thérapeutique, lorsque les traitements apparaissent inutiles ou disproportionnés, ils peuvent être suspendus ou non entrepris. Donc lorsqu’il y aura mort cérébral, le médecin aura le droit de débrancher les appareils faisant fonctionner le cœur.

Le médecin aura également le droit avec l’accord du patient et de la famille d’administrer des antidouleurs qui auront pour effet d’abréger la vie de la personne. Le patient aura le choix de retenter un nouveau traitement ou de tout arrêter, même si cela met sa vie en péril, et de demander les soins palliatifs. De plus 43 millions d’euros ont été débloqués pour ces derniers.

Cette loi est vraiment faite pour conserver la dignité humaine. Certains parlent même “d’exception d’euthanasie”, ce qui est le cas si on regarde la définition du terme.

Finalement on se rend compte que l’on n’est pas immortel et que l’on mourra tous un jour. Il vaut donc mieux mourir en étant digne et donc en souffrant le moins possible. C’est ce que met en valeur cette loi.

 

    Conclusion  

    Ainsi, on a pu voir que lorsqu’on est en bonne forme ou avec quelques ennuis de santé bénins, il existe plusieurs moyens d’augmenter l’espérance de vie : manger équilibré et hypocalorique ; faire du sport ; éviter la solitude ; avoir un suivi médical ; ne pas trop être exposé à la pollution ; éviter le tabac, le surplus d’alcool, le stress… Dans ce cas-là, reculer les frontières de la vie est souhaitable.

Seulement, lorsque l’individu est atteint d’une maladie incurable, l’augmentation de l’espérance de vie n’est pas toujours souhaitable. Dans le cas de l’acharnement thérapeutique par exemple, les moyens utilisés pour garder les patients en vie vont à l’encontre de la dignité humaine. On essaye de guérir des malades pour qui une rémission n’est plus envisagée. La plupart de ces personnes ou leurs familles lorsqu’elles ne peuvent plus décider elles-mêmes demandent de tout arrêter c’est à dire de les euthanasier. Mais il existe un autre moyen plus éthique que l’euthanasie : les soins palliatifs qui ont pour but de soulager la personne physiquement et psychologiquement. Sa dignité s’en retrouve alors conservée.

Le recul des frontières de la vie est souhaitable seulement si la dignité humaine est respectée.

 

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